À QUELQUES PAS, Marseille, 2020


Marseille confinée, Avril 2020

« Ne sacrifiez point le bien présent au bien à venir ; jouissez du moment, évitez toute association de mariage ou d'intérêt qui ne contenterait pas vos passions dès l'instant même. » 

 

Charles Fourier, Théorie des quatre mouvements, 1841


Temps de décélération.

 

Le monde asphyxié, semble s'arrêter, tenter de respirer et malgré un air ambiant, encore virulent et pollué, souhaite s'en enivrer . 

 

Les regards se tournent vers le monde extérieur à travers des fentes, portes, fenêtres qui offrent un accès au dehors.

 

L'été nous appelle à vagabonder à la rencontre de l'inconnu et d'expériences nouvelles baignées de sa douce chaleur. Cependant, nous patientons en attendant la fin, pour retrouver notre errance et peut-être une certaine liberté.

 

Les êtres circulent pour certains vers une lumière estivale les autres s'engouffrent dans une ambiance obscure, chaotique mais tous avancent vers cet inconnu commun, l'avenir.

 

Les lumières contrastées rendent compte d'une ambivalence étrange de nos sensations et affects. Elles nous saluent, nous appellent et tout à la fois nous fuient par l’interdiction qui nous est faites d’aller vers elles.

 

Pourrons-nous encore longtemps résister à leur appel?

 

Pour le moment pas d'autre possibilité que de prendre le temps de ralentir nos vies, souvent effrénées, et de retrouver une certaine harmonie avant la réouverture de tous ces espaces aspirant à cette vie nouvelle.

 

D'ici là tentons, autant que cela est possible, de profiter de la vie et de ces temps qui se dilatent et s'enlacent en attendant des jours meilleurs.

 

Le temps donnera sûrement raison aux patients.

 

Inspire, expire, inspire, expire, inspire, respire …

 

La frénésie du monde doit et devra sûrement être apaisée et tenue à distance si nous ne souhaitons imploser.

 

Force et courage à toutes et à tous!



Photographies tous droits réservés, Léo Derivot